Édition du lundi 14 décembre 2015
Sept régions pour la droite, cinq pour la gauche, 810 000 voix de plus pour le FN
Pas de région remportée par le Front national, et un Parti socialiste qui résiste un peu mieux que prévu, en conservant cinq régions sur douze en France continentale. La droite, avec sept régions remportées, est assez loin du grand chelem qu’elle espérait, mais emporte la région Île-de-France.
La différence avec le premier tour s’est jouée en grande partie sur une meilleure participation : elle a augmenté de plus de 8 points, passant de 50, 08 % à 58,3 %, soit plus de 3,8 millions de votants en plus.
Exprimés en pourcentage des voix, les résultats donnent une nette victoire à l’union de la droite (Les Républicains, UDI et Modem), avec 40,63 %, suivis de l’union de la gauche (y compris le PCF et les écologistes), avec 31,71 %, et du Front national, 27,36 %.
En termes de sièges dans les assemblées régionales, l’union de la droite en obtient 719, le PS et ses alliés divers gauche et radicaux, 432, le Front de gauche 14, les écologistes 72. Le FN obtient 358 conseillers régionaux.
Il faut noter que, bien que le FN ait échoué à prendre une région, il a réalisé hier le meilleur score de son histoire : avec 6,8 millions de voix, il fait davantage de voix qu’au premier tour des présidentielles de 2012 (6,4 millions), et continue donc sa progression : entre le premier et le second tour, il a gagné quelque 810 100 voix.
Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine
La liste d’union de la droite conduite par Philippe Richert l’emporte largement, avec 48,4 % des voix. On se rappelle que cette région a connu une triangulaire malgré la demande de retrait officielle du Parti socialiste, puisque Jean-Pierre Masseret, tête de liste du PS, a refusé de se retirer. Malgré les appels du PS à voter Philippe Richert, la liste de Jean-Pierre Masseret a recueilli plus de voix qu’au premier tour (+ 53 000 voix). Le Front national conduit par Florian Philippot a été largement distancé, avec 36 % des voix. Mais lui aussi augmente son score du premier tour de plus de 150 000 voix.
Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes
Nette victoire de l’ancien président socialiste du conseil régional d’Aquitaine et patron de l’Association des régions de France, Alain Rousset, avec 44,27 % des voix contre 34,06 % à Virginie Calmels pour l’Union de la droite et 21,67 % pour le FN Jacques Colombier. Le report des voix de gauche a bien fonctionné pour Alain Rousset qui est passé de 600 000 voix au premier tour à plus d’un million au second.
À noter qu’étonnamment, à Bordeaux, la ville d’Alain Juppé, le PS l’emporte assez largement avec 48,7 % contre 41,5 % à la droite.
Auvergne-Rhône-Alpes
Le maire du Puy-en-Velay, Laurent Wauquiez, qui conduisait la liste d’union de la droite, emporte la région avec 40,61 %, contre respectivement 36,84 % et 22,55 % pour ses poursuivants PS et FN. La participation a été beaucoup plus forte qu’au premier tour, ce qui a permis ce résultat malgré une augmentation des votes FN de presque 40 000 voix.
La ville de Lyon reste marquée à gauche (avec presque 10 points d’avance), et davantage encore Clermont-Ferrand, où la liste socialiste de Jean-Jack Queyranne dépasse les 50 %.
Bourgogne-Franche-Comté
C’est en Bourgogne-Franche-Comté que le résultat a été le plus serré entre les trois candidats, qui sont arrivés dans un mouchoir de poche : Marie-Guite Dufay (Union de la gauche) l’emporte avec 20 000 voix d’avance seulement sur l’union de la droite de François Sauvadet, et moins de 40 000 voix sur le FN.
Ce dernier a gagné 70 000 voix dans l’entre-deux-tours. Mais contrairement au premier tour, il est battu dans toutes les villes grandes et moyennes de la région : Dijon, Besançon, Montbéliard, Dôle donnent la majorité au PS ; Vesoul ou Beaune à l’union de la droite.
Bretagne
Comme prévu, c’est en Bretagne que la gauche a été la plus nettement élue : c’est la seule région où elle a remporté la majorité absolue, avec 51,4 % des suffrages. Déjà très nettement en tête au premier tour, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a confirmé son avance au second, gagnant plus de 230 000 voix.
Reste à savoir ce qu’il va faire à présent. À l’origine, le président de la République avait fixé une règle claire pour les membres de son gouvernement : pas de cumul d’un poste ministériel avec un poste exécutif local. Il devait donc démissionner du gouvernement en cas de victoire. Mais la situation sécuritaire et militaire du pays a changé la donne : Jean-Yves Le Drian a dit hier soir que François Hollande avait « souhaité » qu’il « continue d’assumer (ses) fonctions le temps nécessaire ». Jean-Yves Le Drian sera donc, pour un temps indéterminé, président de la région Bretagne et ministre de la Défense d’un pays en guerre.
Centre-Val-de-Loire
Très courte victoire de la gauche dans cette région, avec 35,43 % des suffrages contre 34,58 % à la droite et 30 % au FN. C’est donc le socialiste François Bonneau, ancien adjoint au maire de Montargis et président de la région Centre, qui présidera la grande région le 1er janvier prochain.
Vierzon, Orléans, Tours, Châteauroux, Vierzon, Issoudun… la plupart des villes grandes et moyennes de la région ont donné la majorité à la gauche, le FN restant majoritaire, souvent au-delà de 40 %, dans nombre de petites communes rurales.
Île-de-France
C’est évidemment une victoire emblématique pour la droite : la liste conduite par Valérie Pécresse a arraché la région capitale au PS, qui la dirigeait depuis 17 ans. Jean-Paul Huchon va donc céder la place à la droite plutôt qu’à la liste conduite par Claude Bartolone. Le résultat a toutefois été beaucoup plus serré que prévu : donnée gagnante avec 10 points d’avance dans les premiers sondages, Valérie Pécresse l’a finalement emporté de justesse (22,99 % contre 22,14 %).
Avec 14,02 %, le FN fait son plus mauvais score du pays (Corse exceptée). L’Île-de-France est également la seule région où le parti d’extrême droite recule en voix d’un tour à l’autre (moins 60 000 voix).
Claude Bartolone n’a pas choisi de quitter lui-même la présidence de l’Assemblée nationale après cette défaite : il va « remettre » son mandat au président du groupe socialiste de l’Assemblée et laisser ses pairs décider.
Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées
Nette victoire de la liste de gauche conduite par l’ex secrétaire d’État au Commerce, Carole Delga, avec 44,81 % des suffrages. On notera que cette région est la seule triangulaire où le FN arrive second et l’union de la droite troisième : Louis Aliot obtient 33,9 % contre 21,3 % pour Dominique Reynier. Le Front national a gagné 200 000 voix entre les deux tours – mais Carole Delga a, elle, plus que doublé son score du premier tour, fruit d’une participation qui a bondi de près de 20 points, passant de 44,7 à 62,9 %.
Le Front national reste toutefois majoritaire, au soir du second tour, dans les départements des Pyrénées-Orientales et du Gard. On note aussi que, si la réforme territoriale n’avait pas eu lieu, la région Languedoc-Roussillon (sans Midi-Pyrénées donc) aurait été l’unique région de France remportée par le FN.
Nord-Pas-de-Calais-Picardie
C’était l’une des régions sur lesquelles étaient braqués tous les regards. Suite au retrait de la liste PS, la droite classique a largement remporté le second tour en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, avec 57,77 % des voix pour Xavier Bertrand contre 42,23 % pour Marine Le Pen. Xavier Bertrand est passé de 560 000 voix au premier tour à 1,38 million au second, ce qui dépasse largement le total des voix de la droite. Le report d’une partie des voix de gauche sur sa liste a donc fonctionné.
Cela dit, Marine Le Pen a également gagné 100 000 voix dans l’entre-deux-tours. Un chiffre est assez éloquent sur l’évolution du FN en mois de 10 ans : ce parti a fait autant de voix dans la seule région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, hier, que sur l’ensemble du territoire nationale aux élections européennes de 2009.
Normandie
Le résultat a été si serré en Normandie que les différents instituts de sondage, à 20 h, ont donné gagnant pour les uns la gauche et pour les autres la droite. Finalement, le ministère de l’Intérieur a tranché cette nuit : c’est la liste de droite de l’ancien ministre de la Défense centriste, Hervé Morin, qui l’emporte d’un cheveu (moins de 5 000 voix de différence) sur le socialiste Nicolas Mayer-Rossignol. Le FN Nicolas Bay obtient 27,5 % des suffrages, et gagne 60 000 voix entre les deux tours.
Pays-de-la-Loire
Victoire assez nette de la droite en région Pays-de-la-Loire, avec 42,7 % pour Bruno Retailleau, cinq points devant le socialiste Christophe Clergeau et 23 points devant le FN Pascal Gannat.
Les principales villes (Nantes, Saint-Nazaire, Angers, La Roche-sur-Yon) de la région ont donné la majorité à la gauche, à l’exception de Cholet.
Le futur nouveau président de la région, l’ex-villiériste Bruno Retaillau, a fait deux annonces dès sa victoire : il restera sénateur, et la première mesure qu’il prendra sera de « demander à Manuel Valls d’évacuer la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ».
Paca
En Provence-Alpes-Côte-d’Azur enfin, le maire de Nice Les Républicain Christian Estrosi l’a largement emporté sur Marion Maréchal-Le Pen, par 54,78 % des voix contre 45,22 %, grâce au retrait de la liste socialiste. La candidate FN a toutefois gagné 167 000 voix entre les deux tours.
Christian Estrosi, au titre du non-cumul, devrait renoncer à sa fonction de maire et à son siège à l’Assemble nationale.
La région sera donc gouvernée par un conseil composé de deux camps, 81 sièges de droite et 422 sièges FN. Christian Estrosi, pendant sa campagne, a néanmoins promis à la gauche qu’il créerait un « conseil territorial » où pourraient siéger les partis de gauche. Nul ne sait toutefois ce que seront les contours de cette institution.
La différence avec le premier tour s’est jouée en grande partie sur une meilleure participation : elle a augmenté de plus de 8 points, passant de 50, 08 % à 58,3 %, soit plus de 3,8 millions de votants en plus.
Exprimés en pourcentage des voix, les résultats donnent une nette victoire à l’union de la droite (Les Républicains, UDI et Modem), avec 40,63 %, suivis de l’union de la gauche (y compris le PCF et les écologistes), avec 31,71 %, et du Front national, 27,36 %.
Il faut noter que, bien que le FN ait échoué à prendre une région, il a réalisé hier le meilleur score de son histoire : avec 6,8 millions de voix, il fait davantage de voix qu’au premier tour des présidentielles de 2012 (6,4 millions), et continue donc sa progression : entre le premier et le second tour, il a gagné quelque 810 100 voix.
Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine
Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes
À noter qu’étonnamment, à Bordeaux, la ville d’Alain Juppé, le PS l’emporte assez largement avec 48,7 % contre 41,5 % à la droite.
Auvergne-Rhône-Alpes
La ville de Lyon reste marquée à gauche (avec presque 10 points d’avance), et davantage encore Clermont-Ferrand, où la liste socialiste de Jean-Jack Queyranne dépasse les 50 %.
Bourgogne-Franche-Comté
Ce dernier a gagné 70 000 voix dans l’entre-deux-tours. Mais contrairement au premier tour, il est battu dans toutes les villes grandes et moyennes de la région : Dijon, Besançon, Montbéliard, Dôle donnent la majorité au PS ; Vesoul ou Beaune à l’union de la droite.
Bretagne
Reste à savoir ce qu’il va faire à présent. À l’origine, le président de la République avait fixé une règle claire pour les membres de son gouvernement : pas de cumul d’un poste ministériel avec un poste exécutif local. Il devait donc démissionner du gouvernement en cas de victoire. Mais la situation sécuritaire et militaire du pays a changé la donne : Jean-Yves Le Drian a dit hier soir que François Hollande avait « souhaité » qu’il « continue d’assumer (ses) fonctions le temps nécessaire ». Jean-Yves Le Drian sera donc, pour un temps indéterminé, président de la région Bretagne et ministre de la Défense d’un pays en guerre.
Centre-Val-de-Loire
Vierzon, Orléans, Tours, Châteauroux, Vierzon, Issoudun… la plupart des villes grandes et moyennes de la région ont donné la majorité à la gauche, le FN restant majoritaire, souvent au-delà de 40 %, dans nombre de petites communes rurales.
Île-de-France
Avec 14,02 %, le FN fait son plus mauvais score du pays (Corse exceptée). L’Île-de-France est également la seule région où le parti d’extrême droite recule en voix d’un tour à l’autre (moins 60 000 voix).
Claude Bartolone n’a pas choisi de quitter lui-même la présidence de l’Assemblée nationale après cette défaite : il va « remettre » son mandat au président du groupe socialiste de l’Assemblée et laisser ses pairs décider.
Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées
Le Front national reste toutefois majoritaire, au soir du second tour, dans les départements des Pyrénées-Orientales et du Gard. On note aussi que, si la réforme territoriale n’avait pas eu lieu, la région Languedoc-Roussillon (sans Midi-Pyrénées donc) aurait été l’unique région de France remportée par le FN.
Nord-Pas-de-Calais-Picardie
Cela dit, Marine Le Pen a également gagné 100 000 voix dans l’entre-deux-tours. Un chiffre est assez éloquent sur l’évolution du FN en mois de 10 ans : ce parti a fait autant de voix dans la seule région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, hier, que sur l’ensemble du territoire nationale aux élections européennes de 2009.
Normandie
Pays-de-la-Loire
Les principales villes (Nantes, Saint-Nazaire, Angers, La Roche-sur-Yon) de la région ont donné la majorité à la gauche, à l’exception de Cholet.
Le futur nouveau président de la région, l’ex-villiériste Bruno Retaillau, a fait deux annonces dès sa victoire : il restera sénateur, et la première mesure qu’il prendra sera de « demander à Manuel Valls d’évacuer la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ».
Paca
Christian Estrosi, au titre du non-cumul, devrait renoncer à sa fonction de maire et à son siège à l’Assemble nationale.
La région sera donc gouvernée par un conseil composé de deux camps, 81 sièges de droite et 422 sièges FN. Christian Estrosi, pendant sa campagne, a néanmoins promis à la gauche qu’il créerait un « conseil territorial » où pourraient siéger les partis de gauche. Nul ne sait toutefois ce que seront les contours de cette institution.
Franck Lemarc
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